20 janvier 2010

Nestlé au Brésil

" Regardons le Brésil : Neslé y réalise des profits faramineux. Une partie de ces marges est réinvestie dans les vingt-cinq usines et sociétés locales implantées dans le pays. Une autre sert au financement de l'expansion et à la conquête d'un marché local nouveau, celui de la nourriture pour animaux domestiques, par exemple (Lula n'a pas le contrôle du choix des classes riches en matière d'aide alimentaire : les habitants de favelas ou les caniches ?). mais le plus grande partie de l'argent gagné retourne à Vevey, en suisse, quartier générale de Nestlé.
Cette hémorragie est financée par la banque du Brésil. Car Nestlé ne retransfère évidemment pas des réales, monnaie sans valeur d'échange consistante, mais des dollars (ou d'autres devises dites "dures"). Ce sont donc les réserves en devises de la banque centrale du pays d'accueil qui sont sollicitées pour permettre le transfert des profits et autres produits de cession des brevets réalisés en monnaie locale ou en devises dures. Celles-ci traversant immédiatement l'atlantique, aggravant d'autant la gestion de la dette extérieure du pays d'accueil. "

Lula a proposé de faire un audit sur la dette publique du pays, le résultat entre autres d'emprunts douteux ou non destinés au bien du peuple brésilien, souscrits par les dictateurs et présidents ultra libéraux précédents. Cet audit devait permettre de déclarer illégale, selon le droit international, une partie de ces emprunts (à taux très très élevés de plus) qui ont gonflés la dette nationale. Les créanciers (transcontinentales appuyées par les Etats-Unis, mais aussi par certains pays européens dont la France) ont menacé de jouer sur la côte de la monnaie brésilienne en bourse pour la faire chuter et poser de nouvelles difficultés au Brésil , notamment au niveau des exportations. Lula a pour l'instant abandonné cette idées, contre l'avis de la plupart de ses ministres.

Jean Ziegler, l'Empire de la Honte.

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