5 avril 2010

Enron


... La presse joue donc un rôle essentiel en matière économique. Les "lois économiques", les "concepts", sont autant fabriqués par elle que par les savants, les hommes d'affaires et , comme nous allons le voir maintenant, les hommes politiques.

les hommes politiques et les autorités de tutelle

Enron, enfin, permet de montrer encore et toujours les noces de l politique et de l'économie.
George W.Bush et Kenneth Lay (Pdg d'Enron) sont de amis de 20 ans. Kenneth Lay a donné 100 000 dollars pour la cérémonie d'investiture du nouveau président et plus d'un million pour ses différentes campagnes, dont 314 000 dollars pour la campagne présidentielle. Il obtient de Bush la nomination de Pat Wood, ami texan, à la tête du FERC, agence fédérale de réglementation de l'énergie.
Paul O'Neil, secrétaire d'État au Trésor, a été sollicité directement par Kenneth Lay pour sauver Enron.
Don Evans, secrétaire d'État au Commerce, est un ami personnel de Kenneth Lay.
Lawrence Lindsey, conseiller économique de George Bush, est ancien consultant rémunéré d'Enron.
John Ashcroft, ministre de la Justice , a reçu 57 499 dollars d'Enron pour le financement de sa campagne de sénateur.
Karl Rove, conseiller politique de G.W. Bush, est un gros actionnaire d'Enron.Présent aux réunions concernant la politique énergétique des États-Unis, il vend assez vite ses actions Enron.
Marc Racicot, président du Parti républicain, est un ancien lobbyiste pour Enron (bien rémunéré lui aussi).
Thomas Withe est secrétaire d'Etat aux Forces armées, ancien vice-président et ancien actionnaire d'Enron. Cadre supérieur chez Enron pendant 10 ans, il a recueilli plus de 31 millions de dollars en vendant ses actions avant la faillite.
Wendy Gramm, administratrice et actionnaire d'Enron, épouse du sénateur Phil Gramm, responsable du comité des banques au sénat, a présidé la commission du marché à terme des marchandises en janvier 1993, juste avant l'élection de Clinton et a fait pression sur lui pour que soit acceptée une requête d'Enron d'exempter les contrats à terme de contrôle étatique. Après quoi, elle a travaillé pour le comité exécutif d'Enron, qui lui a versé un million de dollars.
Robert Zoellick, représentant du Commerce des États-Unis, auprès de l'OMC notamment, est un ancien conseiller d'Enron.
Enron, c'est de la merveilleuse économie, concrète. C'est d'ailleurs ce qui se passe en France. En juin 2003, le gouvernement français a réformé le code des marchés publics, de façon à le rendre selon lui "plus efficace". La transparence a été réduite, la possibilité de collusion entreprise-administration française, limitée. Bref, la "lenteur" et la "lourdeur" de procédures qui s'efforçaient de réduire la corruption et le favoritisme ont été abolies. Les flambeaux de la "transparence" et de l'"étique" ne sont jamais tant agités que par ceux qui ont pêché en eau trouble et qui n'ont toujours eu que la cupidité comme morale. Les dictateurs adorent le mot "liberté" et lse mafieux celui d'"honneur".

Bernard Maris, Antimanuel d'Économie, tome 1.

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